myel ~anachronism

version 8

Fièvre, cinéma et texte automatique daté (quel programme !)

Je ne sais pas vraiment, quelle mouche ou petite fée m’a piquée. Si c’est le demi verre de vin ou un courant d’air. Mais depuis cette fin de semaine je suis une errance totale, pas en crise (monu)mentale mais physique, le cerveau anesthésié, le front et les oreilles qui lancent-flammes. Faut que j’en sorte. Demain, j’ai pole dance.

Que j’en sorte mais tout de même. Dimanche soir j’ai réussi à  nous extraire, jusqu’à une soirée bonbons – danettes – coca, en essayant de contaminer le moins de petites têtes blondes possible. Un monstre à Paris, jolie romance  musicale dans la capitale; noyée au début du siècle dernier… Je conseille aussi aux grands ! Le film sort le 12 octobre, mais d’autres avant-premières sont prévues d’ici là.

 

[ Aparté anachronique importé depuis le 8 juillet 2011 : ]

- Magne-toi. On va être en retard !

Terminer les valises, les porter, courir dans le bus qui nous mène au métro qui nous mène au train qui nous mène à. La gare liberté où plus rien ne me retiendra. Avec mon amie la maladresse je ne suis pas certaine d’y arriver, mais c’est un défi à tenter. Je fais tomber, le bouton du dentifrice qui roule dans la baignoire. Je ramasse et me cogne.

- C’est trop étroit ici ! Il y a tant de murs !
- Tu n’es pas bien large pourtant, ce sont tes mains les incontrôlables sorcières qui n’en font qu’à leur tête. Avec leurs doigts crochus…
- Laisse-les donc tranquilles un peu, tu sais qu’elles n’y sont pour rien…

Mes mignonnes, je sais qu’elle sont indomptables, à cause d’elle. C’est pour ça que je pars. Avec le minimum, que je laisse tout tomber une bonne fois pour, vivre simplement. Dans le désert et dans les rues j’aurai de la place, de l’air à saisir vivement. Je ferai des rencontres, je n’aurai plus de repères, je brandirai l’instant, je chavirerai tout le temps…

- Tu n’as donc pas fini de rêver ? Regarde les linges que tu as fait tomber !
- D’abord ce n’est pas moi, c’est toi… Mais je ne vais pas te demander de les remettre en place, en pile, en plis et repassés. Tu me brûlerais.
- Je crois que je comprends, tu m’accuses… De te gâcher la vie, de me saisir de tes poignets, ne serais-tu pas en train de m’embobiner ? Avec tes projets de vacances à la plage ? Tu sais que je peux encore tout faire trébucher…
- T’embobiner ? Te charlatanner ? Où donc vas-tu chercher tout ça…

Les valises sont prêtes, la mienne avec le minimum, la sienne prête à exploser. Les roues branlantes, la poignée piégée. Il ne faut pas que j’y pense trop, elle pourrait vraiment tout saisir et vouloir se venger… Au bord du quai, pour toutes les deux la fin serait tragique.

(…)

- Attends, ne bouge pas, cache-toi dans la valise, je vais chercher un taxi pour arriver plus vite.
- Mais je vais tout froisser, tu le sais…
- Ce n’est rien, la mode est à la gitane sortant de sa caravane, je serai assortie ainsi.
- Alors dépêche-toi je trépigne là-dedans !

Mes mains libérées prirent la valise de survie. Un mètre, puis deux, puis un hall de gare témoignent de l’abandon. Lâche. Je me sens amère mais étourdie par la maîtrise. Je fais une pause, sors mon téléphone et appelle mon amant de ce soir. Sans déraper, sans faux numéro, sans rien faire glisser. Sans mon amie. Mon boulet, ma maîtresse, ma persécutrice, je peux le dire maintenant. Elle va rester sur le quai et finir en bagage abandonné. Explosée. Elle va faire du fatras ça lui fera plaisir. Puis en mille morceaux dispersée ; emportée par le vent et les balais, elle connaîtra l’effet d’être manipulée.

- Bonjour les mains. Bonjour les doigts. Vous êtes assez habiles ce soir pour pianoter votre histoire. Sur le clavier, je vous laisse vous amuser ; et sans faute de frappe vous venger.

[ fin de l'aparté ]

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