myel ~anachronism

version 8

Foule monstre*

J’ai tout loupé des ambitions de mon après-midi. Mieux encore, elle fut finalement réussie mais je n’ai pris aucune photo de la foule parisienne.

J’avais griffonné sur un post-it des brocantes-braderies-vide-greniers ; programmés en réalité… demain. Voilà pourquoi j’ai fait le tour d’un pâté d’immeubles dans le dix-huitième sans m’attarder, avant de décider, si l’adresse du onzième est aussi faille dans l’espace-temps que celle-ci, je marcherai à travers Paris et façon touriste. Avant de reprendre le métro j’ai pénétré dans une église, où se vendaient de vieux livres, vêtements, objets divers et gelées de fruits si tentantes. Moment de calme avant…

L’adresse suivante était la plus fantôme de ma short list (demain Et annulée). J’ai donc suivi la direction que mes pas indiquaient, sans le savoir ils allaient vers le monde, de plus en plus de monde. Voltaire, Bastille, Hôtel de Ville, Notre-Dame, Jardin du Luxembourg. Oui j’ai guetté les arrêts de bus et leurs plans pour ne pas trop m’égarer. J’ai choisi au plus simple, au plus droit, et mis du son* dans mes oreilles pour que mon corps supporte le bain surprise. Déjà que le soleil faut s’y r’habituer, comme aux regards sur mon corps moins emmitouflé, alors tous ces touristes, tous ces jeunes parisiens grouillant sur les trottoirs, les terrasses, les pelouses, les places… Ne pas céder à l’angoisse du contraste avec ma vie au calme, se fondre dans la masse. J’ai tracé ma route, observant les enseignes, les façades, les noms des rues aux échos familiers, écartant même l’invitation à une causerie, d’un diptyque énonçant l’argument suprême “Soyons fous”. Oui mais garçon là je suis bien lancée, mes jambes avancent par là… et je n’ai l’intention de m’arrêter que lorsque l’heure me sommera de rentrer.

Les pelouses du Jardin du Luxembourg ressemblaient aux plages de Vasto début août, les gens plus habillés.

J’ai repris le RER partagée, à la fois nourrie du soleil et de la ville si vivante, les jambes satisfaites d’avoir pris le relai quand l’esprit divaguait, à la fois épuisée d’être sortie de l’hibernation si soudainement, soulagée de me diriger vers un lieu calme, songeant au fauteuil, à la baie vitrée, au livre qui m’attendaient sagement pour finir la journée.

*je redécouvre Eiffel ces derniers temps après une pause complète le temps de leur dernier album, j’impatiente le prochain, et des concerts lors desquels je me glisserai volontaire au milieu d’une “foule monstre”.

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