La moitié accessible du train est moitié vide. Peu de volontaires pour le Lille-Arras-Paris du lundi soir. Je prévois d’en apprécier le calme, quand les téléphones de ceux qui se pensent vraiment seuls seront raccrochés.
Un week-end familial par excellence, et tradition… Pas de croisements amicaux, pas d’errances lilloises solitaires, pas d’improvisations. Faut dire qu’avec les amies du Grand-Nord on s’envole pour l’Espagne dans pas sept jours. Et que la promenade au hasard accompagnée du vendredi a épuisé mes pieds, contenté mon esprit. Même le concert du soir fut en famille, restreinte mais j’en ai déjà papoté. Ici. Dans un billet qui plut plus que prévu. Sourire.
J’avais éclipsé l’avant et l’après soirée dans l’écrit précédent, pour ne pas sortir du sujet… Ce soir je n’ai pas de fil conducteur mais un texte automatique de voyage on peut parler de tout. De ces liens, par lesquels circulent des ressentis, même à des kilomètres, mais qu’on n’aborde qu’en face, des questionnements qui tombent à pic, des rassurances à propos de nos étrangetés sympathiques, des rires et des cauchemars des expériences passées, des douleurs et des joies, remémorées, partagées, de ces interminables discussions fragiles, entre une mère et sa fille.
Les voyageurs descendant à Arras ont droit à un souhait de bonne nuit. Les autres à de nouveaux portables. A chaque fois que je prends le train, que la vie publique des autres m’agace, je pense à réinvestir dans des silences pour mes oreilles… Mais j’aime tellement le bruit de roulement, et de croisement des autres trains même si dans ce sens à cette heure ils ne sont pas pléthore. A l’aller ça défilait j’étais en joie d’être si secouée. Vous n’imaginez pas dans quel état m’a mise le passage à ma fenêtre d’un thalys au moment d’un tunnel, et les oreilles bouchées !
Revenons au week-end passé. Le thème du samedi c’était cuisine, verrines, saladines. Préparation d’un apéritif composé, d’un barbecue même s’il allait pleuvoir, et d’un café gourmand. Pour la fête des mamans. Huit personnes à table, je ne vous raconte pas les détails du menu improvisé entre soeurs et presque sans recettes (je pense juste aux quatre carrés de brownie rescapés qui voyagent au chaud dans ma valise). Le dimanche tout ou presque a disparu, en quelques bouchées, en douceur, sans accrocs, et malgré la pluie et le vent.
J’ai dormi deux nuits dans une pièce réduite, redécouvrant la musique du vélux acceptant sur son dos les gouttes égarées là. Et la simplicité du réveil naturel à la lumière du jour, malgré des rêves cocasses induits par une soucoupe et par un perroquet… Lundi matin j’avais piscine. En Belgique comme ça faisait des années. Pendant cette absence, un arbre s’est écroulé dans le jardin. Mon corps épuisé a dû faire de même dans le salon l’après-midi, la faute à la nage et aux nuits, réduites elles aussi.
Et j’en arrive au train. L’écriture façon tgv ne s’est pas vraiment activée, ce billet n’est ni renversé, ni aussi subjectif que je l’imaginais… Il est presque à l’image de l’ensemble du week-end, simple, épuré, en tout intimité.


5 June 2012 at 09:23
Whaaa c’est trop bien que Rodrigue ait mis un lien vers ton article !!
Et rien de tel qu’un week-end en famille !
6 June 2012 at 21:24
T’as vu ça
En plus c’est du sourire longue durée grâce aux visiteurs qui passent
7 June 2012 at 02:02
Tu sais que je rêve du jour où tu sauteras le pas du numérique au papier…?
C’est si joliment conté. Comme toujours.
7 June 2012 at 13:40
Maintenant oui, sourire… Le papier implique de construire, de choisir un début, une fin, de ne plus retoucher, ni changer les couvertures… Tant de contraintes que le blog ne m’impose pas, mais qui sait un jour…?
Merci