Ca recommence. J’ai envie de crier. Cette nuit c’est soirée crise d’identité. J’ai chaud, j’ai froid ; je suis encore trop fatiguée. Je me lève dans 5h50. C’est cette envie là, c’est celle de dire au monde entier ‘j’existe’ mais surtout ‘je suis..’ ‘j’aime…’ ‘je veux…’ et de ne pas savoir finir ces phrases même pour soi. C’est mes dessins de robes et de dentelles et mes envies de garçonne. C’est les choses qui me passionnent ou au moins m’intéressent, c’est un avenir que je pourrai tracer, là, tout droit. C’est la petite fille qui fait voler sa robe en tournant, sur elle-même. C’est les phrases de la petite fille “quand je serai grande je serai amoureuse et j’écrirai des livres”. C’est stupide. Je ne sais plus à quoi m’accrocher. C’est L’attrape-cœur qui se récite dans ma tête. J’ai seize ans. Je ne sais rien. Je me pends aux mots déjà écrits. Je m’habille en noir. C’est normal de vouloir se fondre dans la masse quand on se sent différente.