J’avais pas si tort, tord ; tout manque de basculer à chaque seconde. Je profite, je m’accroche, je tiens à nos délires à nos doutes partagés. Qu’importe, si je crois je vis, j’essaie de lui dire. C’est simple et pas si simple, je ne lache rien. Sans lui je suis nue, avec lui aussi mais tu comprends c’est pas pareil.
J’aurais pu écrire ici quand j’ai failli tomber. Je ne sais plus quoi dire ici, ça se voit. Je n’ai rien à lui cacher, rien à vous dire.
On a peint ma chambre, enfin, ça réchauffe.
Un texte hors contexte :
Je monte sur la balançoire. Il me regarde. Je décolle. Pour ce court instant je décide : je ne suis qu’une enfant. Je savoure. La tête en arrière, j’ai le vertige à chaque impulsion. Plus haut. Plus haut. Il me regarde. Je vole. Il ne sait pas à quel jeu je joue. Il croit que je suis sa petite amie. Il sourit. Je vole. Le ciel à l’envers, le vent qui frappe les joues, je retrouve. Je vole, je vis. Je lui vole cet instant. Il me regarde. Les arbres se balancent. Je suis loin, je. Jeu.
Il sourit de me voir sourire. Il ne comprend pas. Je vole. Mais. Une seconde, je lache le ciel et croise son regard. Je sais. Je sais que descendre de la balançoire, ce sera tomber. J’aime être adulte, malgré la violence, malgré. Avec les plaisirs. Je suis un moment ailleurs. Laisse moi apprécier. Je souris, malgré la douceur. Malgré l’innocence que j’ai, là. Que je perdrai en sautant de la balançoire. En sautant dans ses bras. Je souris malgré.
Et si. Si je l’emmenais. Si je lui montrais comme c’est doux. De voler. Il me regarde. Je vole. Plus haut. Plus haut. Je saute.

