myel ~anachronism

version 8

Le moulin, novembre 2004

Ne pas oublier d’où l’on vient

Ce n’est pas de la nostalgie, c’est un élan de tendresse envers les refrains, les retrouvailles, les évidences. J’ai parcouru les liens de la “blogroll” d’une vieille version du blog, des environs 2004-2005. La plupart étaient morts. J’ai eu une onde de mélancolie pour Gwelan dont j’ai toujours un tirage photo qui dort dans mes cartons, une autre pour Citronsavon qui fut mon amoureuse virtuelle de l’époque Eiffel avant de se perdre de vue… Certains vivent encore ici ou ailleurs, d’autres sont figés dans l’oubli.

Deux m’ont particulièrement soufflé : ce n’est pas de la nostalgie, c’est se rappeler d’où on vient.

* Ether Elegia , ses photographies surréalistes et hors du temps

La disparition 1, décembre 2004  La disparition 2, janvier 2005

et parfois légendées d’autant de poésie, dans les mots que dans l’image elle-même :

Maelstrom, novembre 2004
“Il marcha longtemps.
Les pupilles rétractées, saturées de lumières, la caresse du vent en accroche-peau.
Jusqu’à la plaine immense… l’odeur de l’herbe partout : sur des kilomètres, l’herbe rouge.
Novembre d’opaline, et les araignées d’argent dévoreuses de soleil tissant les fils cristallins des maelströms de lumière.”

* Kaekae qui n’écrit plus mais dont les textes persistent, délirants, ils se redécouvrent avec joie. Extraits :

” Dès lors que j’ai compris que je n’étais pas une artiste -c’était hier- j’ai décidé de faire de ma vie une œuvre. Je m’ennuierai dans des colloques en comptant le nombre de lampes au plafond, je m’effacerai tant devant ce que je fais qu’on ne sera plus convaincu de ma réalité physique, puis je recompterai les lampes pour être bien sure du nombre. Je ferai des banquets où je mangerai des araignées, je vous aimerai de votre chaussette trouée à votre regard haineux mais n’en soufflerai rien, ou bien je vous offrirai un bouquet sans mot doux.
Aujourd’hui je ne vois pas pourquoi je ferais le moindre effort. ”

“Après avoir pleuré de rage pendant cinq minutes avec le plus de dignité possible – à savoir qu’il me restait sans doute encore un peu d’éther au bout des doigts- j’ai quitté la salle. Je suis montée me laver les mains et calmer mon nez et puis, dans l’escalier, j’ai sauté et piétiné et écrasé comme une crêpe tout l’air qui se trouvait sous mes pieds. En gros, j’ai brassé du vent.”

 ”Plus tard je suis montée sur un bateau qui m’a rendue malade, de tout. Je l’ai récuré autant que j’ai pu jusqu’à l’invasion des poissons-chats, j’ai hissé les voiles, j’ai jeté les vivres, j’ai lâché l’ancre et me voilà sur une île où j’enterrerai mon cœur.”

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2 Comments

  1. Une belle nostalgie que tu partages avec nous aujourd’hui. On croise des perles ici, certaines passent, d’autres restent. Se perdre dans le passe a du bon de temps en temps.
    Bises et belle journee!