myel ~anachronism

version 8

Stop

je suis à l’arrêt et ça fuse dans tous les sens. J’ai du mal à supporter tout ce qui tourne [pas rond] dans ma tête, tout ce qui penche. J’ai envie d’arrêter, de m’arrêter vraiment, plus de reporter.

Je ne veux plus savoir, apprendre, croire, ce qu’ils disent. Tout est faux. Même ce que je ressens je n’y crois plus. Je reviens sur le passé, je retouche, j’interprète, je fausse.

Personne ne peut savoir ce qui se passe, sans cesse, à l’intérieur. Personne ne peut savoir pourquoi je pleure ; pourquoi parfois je me tais, pourquoi j’ai des “absences”, pourquoi mon sommeil est détraqué. Tout ça vient de dedans. Je ne sais pas moi-même. Ca doit être une question de vitesse. Peut-on écrire en même temps tout ce qu’on pense? Je suis le personnage de mon autobiographie ; et ça me tue de voir qu’il manque des chapitres. Je voudrais tout écrire, tout, depuis le début ; objectivement, pour pouvoir comprendre.

Je ne sais pas où je vais, et j’ai peur, parce que j’y cours.

Je me dit parfois que c’est nina, quand j’avais dix ans, qui m’a appris à écrire. J’ai toujours ces phrases, comme des refrains ; et je retrouve mon carnet avec pudeur.

[note: heureusement que j'ai arrêté le rap, j'avais l'écriture violente, j'ai peur en me relisant d'avoir un jour pensé ce qui est écrit sur certaines pages]

Nina bouraoui, l’âge blessé, ça raisonne, je répète, je connais ces mots par coeur.

“Tomber. L’enfance est une chute en avant, un désistement de soi, une progression vers le bas.”

“J’inscris je coche, je compte les allumettes du vide.”

“Je lève la tête vers les nuages, je suis une miette de coton brûlé, une sensiblerie.”

“C’est un objet, une plume, un encrier, une gomme, une boulette mâchée. C’est les autres confondus.”

“Le regard scelle ma différence, je suis enfermée, astreinte au retrait et à la fuite du temps, le passé me temps une corde, je saisis mon enfance, je commence à mourir, ils embrassent ma misère, ma robe prend feu, je quitte ce monde.”

“Mon enfance est une broche, une attelle, une force, un pouls ajouté, elle fragmente ma solitude, un pan de résone dure, en petites informations, elle sucre l’amer et dilue le poison des ennuis, elle frappe à ma porte, tambourine, traque, c’est un chant, un serment,une possession, une mèche de feu.”

“Mon chemin tourne en rond, c’est un puits, un château d’eau renversé.”

Bien sûr ce n’est pas toujours une solution, de faire parler quelqu’un à sa place, mais c’est reposant, pour le moment. Ca empêche d’aller trop loin, de se faire trop mal, ça empêche de trop réfléchir, c’est facile, j’aime, dommage.

Ils courent toujours en moi, tous, ceux que je n’écris pas. Et quand je pars ailleurs, quand je m’en éloigne, ils m’assomment.

Je me prends dans mes bras.

J’ai besoin de quelqu’un qui me dise, Ne t’en fais pas ça va aller.

Et de quelqu’un d’autre, qui ne sache pas, qui ne m’aie jamais lue, qui ne me ressemble pas ; pour m’emmener ailleurs, où je pourrai oublier.

“j’ai envie d’une fille qui ressemble à un garçon” [ou pas]

[note : ne vous en faites pas je vais bien, c'est comme ça souvent, sauf que là je le dis ]

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