myel ~anachronism

version 8

Le jour où je ne suis pas devenu fou

Il faut dire, pour éviter à ce point de découvrir quelqu’un, ça ne peut être que de l’acharnement.

Première fois : un coin de rue un jour de fête de la musique (2004 ou 2005 toujours à trancher). Impossible en rentrant de retrouver ce “chanteur fou”. Pas de nom, pas de photo. A 15 ans on tombe amoureuse à tous les coins de rues. J’ai dû me cogner dans un autre et oublier Rodrigue. Facile.

Deuxième attaque : IUT Infocom, des affiches, on en parle, pas de déclic, rien. Pourtant j’accroche au titre de l’album, je lis “quand je suis devenu fou” de Christophe Donner en même temps. Etrange coïncidence. Mais j’ai d’autres hasards à décoder. Sous mon nez Rodrigue, Passé sous mon nez.

Troisième round. J’arrête de compter en fait. Tous ces endroits où j’ai dit “je veux y aller” sans y aller. ll y était. PVB, Défi Sida, Son’art Valenciennes (je devais y être, Eiffel & Babet y étaient, sortie annulée au dernier moment, j’avais loupé mon permis!). La soirée avec les 3 accords, annulée pour cause de cours jusqu’à 20h. Je n’ai pas arrêté de l’éviter en 2007.

La grande échappée 2008. La boîte à musique, à deux pas (15 minutes à pieds) de chez moi. LA salle où j’ai trébuché sur Eiffel. Celle des concerts improvisés et magiques : “oh une affiche attends ralentis, c’est demain on y va” [Eiffel - Hushpuppies].

J’ai été assommée en ce mois de juillet. Vu la taille de la pierre je ne pouvais plus l’éviter. Les yeux qui brillent. Je me suis cognée encore quand j’ai pris conscience de tout ce que j’avais évité. Alors, égoïste sur le moment, je lui ai dit tout bas “Rodrigue, pourquoi tu as fait tout ce chemin, sans m’en dire un mot?”.

Tu vas voir maintenant comment je vais m’accrocher. [Et pas qu'à lui. A tout ceux qui ne m'ont pas encore fait tomber]

Première entorse, déjà, à ma nouvelle règle. Le concert de Manu (ex-Dolly) vendredi soir. Je ne veux pas savoir combien il sera bien, non, non non.

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