myel ~anachronism

version 8

parachute

Je te parie que… Lille est belle vue de là-haut

Aller. Brownie et bulles embarqués, j’invite, à se joindre à mon saut quiconque aura des ailes naturelles interminablement longues pour amortir la descente et nous faire profiter de l’air, de l’air, de l’air… La soirée d’hier fut étonnamment claire, j’ai pas plus dormi pour autant, l’écriture en mode ivre de sommeil étant la plus douce je m’exerce à fermer les yeux dans ce train et continuer à taper sans rien regarder. Peut-être mes voisins trouvent cet air étrange, et mon petit sourire en coin qui ne voit rien venir. La tête perpendiculaire, tournée vers les entrepôts abandotagués ou… je préfère autant les yeux fermés. J’ai de la chance, le ciel est clair, comme un certain octobre 2008 à Poitiers quand j’ai déjà sauté, mais d’un pont, c’était le 11 je crois, on n’est pas loin de ça mais dans le nord, le froid, est plus présent. Combien fait-il à quatre mille ? Mètres de haut, mètres de si haut. Dans un short-message j’écris “Bondues”, là où on saute avec les filles, mon clavier automatique comprend “comètes”, non j’écris pas comètes… Ces pierres extra-terrestres occupent l’espace de mon imaginaire dans des proportions inquiétantes ce jour. Signe de rien, question de vocabulaire, de vœux à saisir et de vol. On en revient toujours au vol. Et de trajectoires qui se croisent ou se mêlent, en parlant d’astéroïdes c’est dangereux mais c’est ainsi, à base d’accidents, qu’on crée les étincelles les plus vives.

La chute

Retour. La petite voix dans mes oreilles a chantonné toute la journée, retourne toi, retourne toi, j’ai rien compris j’ai jeté un œil derrière moi il n’y avait jamais personne pour le rattraper. Tout est sans doute une question d’y croire… On a tous des super-pouvoirs et si je pense fort treize heures trente, il se peut que ça marche ou presque, la recette n’est pas encore au point mais on s’approche, s’approche.

Le gamin ne se lassait pas, j’ai fini par me lever au départ et m’asseoir à la même place mais opposée, autre bout de la rame. Jouer aux voitures dans un train, c’est d’une mauvaise éducation…

Ce fut un week-end de rires. Pas toujours francs et sourires. Quand mes yeux se sont rouverts peu avant huit heures ce matin au doux chant d’un oiseau à la fenêtre j’ai ri, et me suis promis de changer de réveil en rentrant. Quand je me suis mordue les doigts parce que le destin me riait au nez j’ai ri, et je m’en suis mordue les doigts. Il y en a eu d’autres et j’aurais dû noter. J’ai encore trop écrit en errant dans Lille sans musique mais rien avec les mains, tout dans la tête, linotte, brancale, j’ai oublié les jolies phrases bien construites et puis j’ai pris le train.

La ville était vide à mes yeux mais envahie de touristes voisins, de jeunes touristes voisins, qui poussent des cris de bêtes dans la cathédrale de la Treille pour ma première visite. Une fois les animaux sortis la vue était magnifique. J’aurais pu, m’agenouiller devant l’orgue, mais un peu de tenue… En revenant vers la gare par les arbres pas tous taillés au carré de la République (ce n’est pas sur la route mais les détours… tu sais quand on a tout le temps…), j’ai pensé, qu’ouvrir les yeux n’est pas vraiment une question de voir les détails, observer les recoins, s’imprégner des couleurs et des formes, mais de voir la vie en toute chose, la puissance en chacun. J’ai pensé, flamboyant. Pour chacun.

L’envol. Parce qu’il faut en parler… J’ai du mal à trouver les mots, tellement, l’expérience est différente de tout ce qu’on connait… C’était une manière de, confier sa vie à presque n’importe qui, s’y accrocher et hop. Par la porte tomber de l’avion et voler. C’est si simple de se sentir libre quand on est accroché mais sans attaches… Les yeux dans le vide, la tête qui se vide, cheveux emmêlés en-bataille pour le reste de la soirée… L’essentiel n’est pas d’atterrir mais de vivre la chute et de respirer…

Après coup je précise, j’ai écrit dans le train parce qu’impossible de… résister, mais vite le sommeil m’a rattrapée.

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