Je suis sortie en robe, courte et légère. Et je l’ai vécu comme un défi personnel…
L’hiver me décomplexe, sous les robes noires voire sous les pantalons j’enfile une paire de collants et voilà, le ventre plat et les jambes de pin up. Par dessus (le marché) un manteau, ni vue ni connue je parcours Paris sans (trop) réfléchir.
L’été a déferlé d’un coup, et j’ai pris conscience de la phobie sociale de ma peau. Qu’il lui fallait une préparation psychologique avant de mettre le nez dehors. Une transition saisonnière ou bien bam le choc.
Quand je me suis retrouvée en manches courtes il y a quelques semaines j’ai senti ce malaise, de devoir tomber le manteau sans l’avoir prévu. Mes bras n’en sont pas revenus.
J’avais réussi à garder mes jambes secrètes jusqu’à ce soir. Quand ma tenue d’intérieur pas sortable n’admit pas d’être remplacée par un jean. En vrai c’est mon corps qui ne l’aurait pas permis, tant il fait de nouveau lourd. J’ai changé de robe mais pas pour plus longue. Une de l’année dernière un peu moins large qu’avant parce qu’il y a eu l’hiver. Glissé mes pieds dans des escarpins-chaussons. Et je suis sorti avant d’angoisser.
Et mes jambes ont pris l’air. Personne ne m’a jeté de pierres. J’ai quand même eu la trouille, des regards mais j’allais pas loin, juste à l’épicerie du coin. Peur qu’on raille mes gambettes blanchettes agrémentées de cicatrices des vingt-et-une piqûres qu’un insecte me fit au printemps (en une seule nuit) avant de disparaître. Sans doute d’overdose. Peur qu’on moque mes formes dans mon dos. Peur qu’on me trouve charmante surtout, qu’on trouve trop audacieux de sortir ainsi pour acheter du pain.
Depuis que je ne travaille plus j’ai perdu les repères sur ce qui est mettable en société. Est-ce admettable d’assumer un décolleté ? De vouloir paraître plus grande avec des jupes plus courtes ? De ne pas chercher à cacher toutes ces imperfections ?
Parfois j’aimerais juste être invisible.
C’était un post-courage avant d’aller faire ma valise pour un week-end débordant.
Et au passage, parce qu’au-delà des formes c’est aussi et surtout les défauts de la peau qui me rendent parano, j’ai ouvert un album flickr pour la laisser s’exprimer de façon abstraite. Et j’espère mieux l’aimer. /le début n’est pas tendre, mais ce n’est qu’un début/


30 May 2012 at 23:33
Ah la la… je suis tout pareil: j’attends avec impatience les beaux jours, pourtant, quand ils sont là, je mets un temps à me lancer. Les mêmes peurs que toi, les mêmes blocages… Mais ouf, une fois que c’est fait, on se sent plus légère!!
31 May 2012 at 23:07
C’est ça, on perd les habitudes avec l’hiver et on n’ose plus…
31 May 2012 at 10:00
J’ai la même appréhension… (mais je la raconte moins bien !) D’ailleurs, ma garde robe d’hiver est beaucoup plus fournie, je m’amuse plus… Je file sur ton flickr, bon week-end débordant de bonnes choses !!!
31 May 2012 at 23:09
Pareil et je préfère tellement faire les soldes d’hiver !!
Il y a deux nouvelles photos, plus douces, sur le flickr
Et bon week-end à toi aussi
31 May 2012 at 13:33
Ca fait toujours cet effet la le soleil qui arrive, le plus dur est d’oser, de faire sa premiere sortie et de laisser la peur derriere nous. Apres c’est plus simple, apres nos jambes et nos bras endemandent encore.
Tres beau texte qui m’a donne envie de montrer mes jambes au soleil!! Mais il faudra attendre il pleut aujourd’hui.
31 May 2012 at 23:11
En fait on est beaucoup dans ce cas, ça me rassure, j’avais peur que ma peau n’ait entamé une psychose mais si c’est normal on va attendre que ça passe et toutes apprécier le soleil !
Oui il pleut ici aussi…, l’occasion de ressortir une paire de collants fluo demain peut-être
6 June 2012 at 10:35
Moi aussi j’ai du mal au début à sortir mes jambes maigrelettes et quelque peu tordues, pleines de bleus et toujours un minimum poilues (mais faudrait que les gens viennent y voir à la loupe pour me blâmer niveau pilosité) ; les bras j’ai pas peur, les aisselles, si ^^ ; les doigts de pied aussi j’ai peur… mais au bout d’un moment je me dis que je les emm*** les gens que mes défauts physiques choquent. Pis j’ai aussi un peu peur des pervers ; une jupe mi-cuisse et c’est bon, t’as tous les vieux et les mecs tordus qui te reluquent avec un air malsain… bweurp…
6 June 2012 at 21:28
Les orteils c’est pareil ! J’ai toujours cherché des sandales fermées au bout pour ne pas les montrer, même si je les trouve mignons vernis depuis peu
Voilà, c’est soit on complexe et on sort en doudoune, soit on ose la jupe et voilà l’angoisse des regards glauques… J’ai du mal à trouver le juste milieu :/
7 June 2012 at 13:30
On est bien des filles !