Bonjour l’hiver, bonjour les jours les plus courts de l’année, bonsoir les soirs à rallonger. Ah non, pas cette nuit : un bond matinal programmé multiplia les heures de cette première journée après la fin du monde.
Pour cause de pharmacie, et de cadeaux de Noël de dernière minute j’aurais croisé : le déluge ininterrompu, une armée de parapluie roses à l’arrêt du tramway, beaucoup de feux au vert, de bus attrapés de justesse, le jardin des plantes dénudé, une armée de parapluies bleu et blanc, un rouge à lèvres mat, une patinoire miniature et détrempée, des foules énormes de centres commerciaux vaillamment abstractées, la station Liberté en aussi mauvais état que la vitre, et sur le quai du retour un homme étrange à chapeau de Père Noël qui se prend d’un fou-rire à mon passage. Comme s’il savait que tant d’action c’était une bonne blague, vue la faiblesse de mes trouvailles.
Multipliant aussi le temps dans les transports, j’aurais posé des mots sur un morceau, de carton blanc, comme des perles sur un fil.
M’auront échappé les gants rouges, mais je les poursuis comme une idée-fixe…

