myel ~anachronism

version 8

avatar balance

29 November 2012
par myël
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Moi je me balance

Impossible things - Phillip Schumacher

Impossible things - Phillip Schumacher

L’image originale (ci-dessus) avait déjà dû me servir, ayant été frappée par la phrase l’accompagnant sur flickr  ”What is possible and impossible is up to you.”

Et ces jours-ci j’avais souvent, rien de rock & roll mais ce titre de Barbara en tête, celui où elle se balance, s’en balance, à tous les vents, sans réticences…

Puis en retombant là sur “Qu’est-ce qui nous retient sur Terre, déjà ?” dans mes pensées, tout s’est collé comme une évidence.

C’est l’heure de la version 8 du grand huit. C’est enfin l’heure de la suite.

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"The facade of wilting flowers" by Brooke Shaden

26 November 2012
par myël
2 commentaires

Chassez le naturel…

Et j’ai eu le vertige.
Pas seulement à cause du rythme inhabituel dans lequel plongeait cette semaine, même si vivre de jour fût une drôle d’expérience.
Pas seulement à cause de la foule qui bouchait les allées où je venais.
Aussi et surtout par la nature de cette foule,  si agréable de prime abord. Ces femmes par milliers. A la recherche de fil, de perles, d’albums à scrapbooker, de papier à mâcher. Hm. Je dévie déjà.

En vrai j’ai mis trois jours à saturer. La chaleur s’imprégnait de tant d’hormones, synthétiques ; les néons éclairaient trop de ces doux sourires, polis.

Et j’ai eu le vertige.
Envie de caves, de sueur, de basses vibrantes et résonnantes. Envie de dentelle sur les hanches, d’un atelier pour faire des nœuds mais sur la peau.

Et j’ai eu le vertige.
Comme si j’avais quatre ans, que demoiselle d’honneur j’achevais la journée en sautant dans les flaques et roulant dans la boue. Tans pis pour la belle robe.

"The facade of wilting flowers" by Brooke Shaden

"The facade of wilting flowers" by Brooke Shaden

Hormis ce temps de tourbillon, mes yeux englués du matin, et les palpitations du café-soda du dimanche, la semaine était belle.
Je la renouvellerai sans hésiter, d’un point de vue professionnel, en prévoyant un concert dans un bar plus vite que cinq vrais jours plus tard.
J’avoue aussi que j’ai quand même craqué, parmi les stands, sur un serpent et quelques clefs factices pour accrocher aux vraies ; sur des pendentifs argentés “nature” et du lacet de cuir pour les pendre à mon cou.

Enfin, une fois rentrée, les pieds en miettes, rattrapant tous mes mails et flux, je tombai sur ce clip d’Amanda Palmer : du maquillage qui coule, une jolie rousse, des guitares… parfait pour ma balance interne !

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Tarte aux prunes 1

18 November 2012
par myël
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La tarte aux prunes simplissime du dimanche soir

Pour lutter contre le froid, la flemme et les fruits qui vieillissent, rien de tel qu’une tarte !
Fine, croustillante, mignonne, facile… et prête en quelques parties de Pic pic, oui oui, pour se vider la tête.

Ingrédients :

  • une pâte feuilletée toute prête (bio ici)
  • cinq prunes rouges qui n’ont jamais été assez mures pour être croquées, mais qui commencent à friper
  • une poire qui attendait son tour
  • quelques pincées de sucre en poudre
On étale la pâte, sans moule à tarte, sur la grille du four. Lequel va préchauffer à 200°C, environ.
On coupe les prunes en deux pour les dénoyauter, puis on tranche de fines lamelles dans chaque morceau.
Idem pour la poire.
On pique un peu la pâte, et pour se rassurer en cas de mauvaises expériences avec des pâtes gorgées de jus, on saupoudre un peu de semoule très fine.
Ceci avant de déposer joliment, en couronnes, une première couche de lamelles de prunes, laissant un bord comme pour une pizza.
Tarte aux prunes 1
On saupoudre d’un peu de sucre avant de disposer de la poire au dessus, puis les prunes restantes, et de saupoudrer l’harmonie finale d’encore une pluie de sucre, légère.
Rabattre légèrement la pâte sur le bord des fruits, pour une petite croûte craquante.
Tarte aux prunes 2
On enfourne à mi hauteur, le temps que ce soit doré. Ici avec mon four qui ne fonctionne qu’à gauche, ça a dû prendre une demi-heure…
Tarte aux prunes 3
Voilà le résultat, disposée dans une assiette même si elle en déborde, ce qui en guest présente mes collants rayés du jour…
A 17h50, on fait comme si c’était l’heure du goûter, pour s’en couper une part encore toute chaude, et n’en perdre pas une miette.
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Tour Eiffel éclairée

18 November 2012
par myël
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Novembre

Le jour n’a même pas daigné se lever de la semaine. A quoi bon ? murmure le soleil exilé derrière l’épaisse couche de brouillard captivant tout Paris.
On dirait juillet en plein pic de pollution mais sans chaleur.
Novembre est revenu, le ciel est blanc cassé.

Novembre est revenu.

Il était pourtant bien là le soleil, derrière les carreaux sales du tgv il y a dix jours. Vers le nord, oui encore. Il était là derrière les lignes entremêlées des rails, des caténaires, des vieilles coulures, des câbles électriques et de l’horizon.

Lignes TGV

A Lille et alentours j’ai pris ma dose de monde, de concerts, de retrouvailles, de petites robes, de fatigue et de jacuzzi, de nourriture pas bio et de nouvelles chaussures… De petits petits-déjeuners, de journées décalées de mon décalage naturel, de ces choses inhabituelles.

Sans être sensible à la pluie, à la grisaille, sans que l’atmosphère extérieure ne frôle mon humeur.
Alors qu’à Paris ça me tue que derrière mes carreaux je cherche à ce point la lumière. Que je marmotte sur la brume opaque masquant le second plan, de l’urbaine vue de mon balcon.

Brouillard francilien

Reste l’artificiel. Des étoiles sur la Tour Eiffel.
Des films manqués pour finir, à lire l’avenir dans un verre de bière. Et parler de chocolat chaud, hier.
A Paris j’aime surtout la nuit. A Lille aussi.

Tour Eiffel éclairée

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13 November 2012
par myël
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Aux zones d’ombre sur les carreaux

Il y a ce tiraillement qui me retient d’écrire, à pas loin de six mois de mes dix ans de blog. Dix ans de glissements de cette masse hybride de mots et d’images qui jamais ne se stabilise. Ce sable mouvant qui s’écoule. M’interroge sur la suite.

Il y a ce tiraillement, entre la confidentialité et le partage. J’étais ici – enfin ailleurs mais les archives ont voyagé, pour raconter ma vie, la face publique du journal intime de mes quinze ans, lu par deux-trois copines et quatre-cinq inconnus. Puis les mots se mélangés, ont livré des aveux, ont trouvé des sens particuliers à ces pages, qui elles-mêmes se sont transformées en livres de signes, carnets d’indices pour une enquête future de la mémoire, d’où l’écriture obscure. Je ne veux pas que ceux qui me lisent me connaissent, je veux qu’ils mettent le pied dans du coton quand je leur livre l’adresse et qu’ils pataugent un moment jusqu’à poser des questions. Je veux que ceux qui me connaissent me lisent mais j’ai peur de les effrayer. J’ai encore plus peur d’avoir à me censurer.

Il y a ce tiraillement d’avec le partage. Cette incohérence de la ligne. Ce désir de pouvoir écrire sans croire que l’on lira, sans rien barrer. Contre le désir d’être lue, suivie, d’amener des lecteurs vers les choses que j’aime et d’échanger sur nos ressentis avec ceux, bien plus nombreux qu’il y a dix ans, qui font de même avec leur vie. Je dis ceux mais elles sont surtout celles…

J’ai ces envies d’être coupée de tout, les réseaux, le social, les clics sur des coeurs pour dire j’aime qui sont tellement faciles et tant superficiels. De retrouver le plaisir de découvrir un matin le mail d’un inconnu s’étant reconnu entre les lignes et glissant quelques pensées frappantes au passage.

Je ne sais pas ce que je veux j’ai dit que j’étais tiraillée. En le disant je reste conductrice de cette expérience sans rails, j’ajoute une pierre à cet ouvrage bancal.

Je ne sais pas ce que je veux, je crée des mondes parallèles et vite, après j’ai envie de tout recentrer, ne pas me disperser de peur qu’une branche se casse. Me rassembler dans ce nid pour l’hiver et y vider toute ma conscience. Alors que je ne suis pas fille de transparence…

J’aimerais parfois tout effacer, revenir aux premiers mots. Ici c’est presque possible. J’aime tant les moments de se découvrir… et je veux pareillement tout savoir tant le temps est court. Dans le miroir (à l’envers), je suis prête à être impudique… mais sans trop de lumière, sans me dénuder en un clic.

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1999

4 November 2012
par myël
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Quatre-vingt dix-neuf

Les émotions sont floues. Profondes et lointaines, comme ces racines italiennes, secouées, par la mémoire de ses yeux récemment fermés. 

1999

Nous le disions d’un ton léger, comme un cliché. Le sentiment d’éternité qu’elle incarnait. Nous disions : “Elle n’a pas changé, elle a toujours ce visage, cette coiffure, ces robes, ce regard.” Tout était fidèle à chaque fois, à chaque trop rare visite le temps de vacances, sur chaque photo partagée. C’était un message rassurant, un repère, un pilier, elle nous était immuable. Elle ne pouvait pas disparaître, pourtant. La preuve que l’éternel n’existe pas nous est tombée dessus en même temps de novembre. Et ça chamboule mes croyances enfantines.

Je ne suis pas adulte dans sa maison à étages, à l’orée du village, perché dans ces montagnes au coeur de l’Italie. Je barbote dans la piscine gonflable sur la terrasse, je cueille des pois dans le jardin en pente raide qu’elle bêchait encore passés quatre-vingt ans, je monte à “la croix” dominant la vallée le vertige au ventre, je lis La ligne verte ou L’âge blessé. Tant d’images se bousculent. L’odeur de sauce tomate mijotant déjà au réveil, les pâtes fraîches coupées à la main, cuites au chaudron, les “patates italiennes” recette introuvable à base de parmesan, les mûres cueillies à même l’arbre, et l’eau fraîche à la source, le saucisson des Abruzzes et les scamorze à la table du soir. Les sorties à la mer, la rivière, le théâtre romain, les rues qui penchent tellement, le café du village, les promenades nocturnes, les chiens errants qu’on adoptait pour le temps des vacances. Et la chaleur de Rome, le choc de Pompéi. La langue hybride parlée dans la maison, pour se comprendre un peu. Les aventures entre soeurs, cousins, cousines, maman, oncles, tantes, grands-père, et sous la bienveillance de la génération qui nous précédait tous.

Je ne suis pas adulte là-bas car ma dernière visite aura bientôt dix ans. Déjà. Nous comptions sur l’année prochaine pour célébrer le centenaire et ce sera mon seul regret : compter sur l’avenir.

Je repense à la route qui symbolise ce lien, aux 1500 kilomètres dévalés en voiture, les départs avant l’aube, les frontières traversées, la Suisse et ses montagnes, le tunnel gigantesque menant à l’Italie. Longer la côte, dormir à Rimini, tremper ses pieds dans une mer pleine de crabes, tourner vers les montagnes, se rafraîchir à la fontaine précédant le village. Je repense à la route qui remonte vers la France, avalée le plus vite possible.

Je pense à l’histoire de cette route, à l’histoire de chacun, au déracinement, à ces vies qui resteront mystérieuses.

Je pense à ceux qui sont sur le retour, qui ont fait le voyage de cet adieu. L’éternité brisée rend chaque vivant bien plus fragile, bien plus précieux. Aucune magie ne protège ceux qu’on aime ? Aimons les maintenant.

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camille-olympia

28 October 2012
par myël
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Fin d’octobre sur fond musical

Cette semaine avait un fond musical, tournant autour d’un lieu rapprochant les refrains.

Mardi après-midi, découverte du sous-sol “Le Club” de la Bellevilloise, Paris 20ème. Micro-concert de Selah Sue recommandé par & accompagné de son plus grand fan à ma connaissance. Je découvrais les titres en direct, peu habituée à ce style musical, mais l’énergie et la justesse de ce petit bout de femme haut-perchée sur ses talons m’a convaincue ! J’espère juste ne pas apparaître à l’écran quand l’émission sera diffusée, Le Ring, sur France Ô, pas prochainement histoire d’oublier. Surtout qu’après avoir pris l’air et la fumée des autres quelques minutes dans la cour ensoleillée, le tournage enchaînait avec le showcase d’un rappeur : on a laissé aux amateurs les places du premier rang…

      

Mercredi soir, en boule dans ma chaise de bureau, sous une chaude couverture, je me laissais charmer par le live de Camille, retransmis en direct de l’Olympia. Envoûtée, blottie dans cette expérience virtuelle, passant du rire à des émotions plus profondes, j’aurais pu croire aux souvenirs le lendemain matin que j’y avais été, vraiment. Le live reste disponible pendant 90 jours sur le site ArteLive, parfait pour une fraîche soirée automnale…

Jeudi j’étais revêtue d’une mission : trouver un endroit sympathique dans le 20ème pour passer la soirée avec une demoiselle quasiment inconnue et jamais rencontrée. Défi facilité par l’invitation du mardi, si vous avez bien tout suivi : La Bellevilloise possède une autre salle, plus grande, plus accueillante : “La Halle aux Oliviers”. J’y avais vu Rodrigue en octobre 2009, l’indiquent ces images que je n’aurais pas su dater. J’étais surtout curieuse d’y retourner, d’y découvrir leur cuisine, une chanteuse inconnue, et une Miss-Lady s’exprimant par-ci, par-là. Julia Biel ne nous a pas vraiment conquises, le burger a vite refroidi, mais la soirée fut douce, orangée, parsemée de petites lumières s’allumant sous les oliviers…

Soirée à La Bellevilloise 1 Soirée à La Bellevilloise 2 Soirée à La Bellevilloise 3
Soirée à La Bellevilloise 4Soirée à La Bellevilloise 5Julia Biel à La Bellevilloise

(clic clic clic sur les miniatures ;) )

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Rodrigue - L'indien

22 October 2012
par myël
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Indien

“Un indien… vaut mieux que deux Tuloras.” Déformation enfantine d’un proverbe qui me reste encore, au vu des années que j’ai mis à découper les mots correctement… Oui les tuloras sont une tribu indienne dissidente, peuplée de mécréants, qui valent donc moins que les indiens, les vrais.

J’ai aussi gardé des jeunes années (lilloises), le réflexe de dire “Il fait beau” devant le moindre rayon de soleil, même s’il fait -10°C dehors, tant que la lumière perce, qu’un bout de ciel bleu apparaît : il fait beau, et sortir devient irrésistible. Quand en plus la météo du midi (= celle du matin pour les classiques), annonce 24°C à Paris un lundi de fin octobre… je mesure combien le thème de la journée se tisse, et n’écris que quelques mots avant de filer profiter d’une balade “été indien”, même s’il ne dure qu’une courte après-midi.

L’autre indien qui nous teasait depuis plusieurs jours c’est celui de Rodrigue. Vous ne l’avez pas vu venir vous ?! Beaucoup plus sombre que Paris qui m’attend, beaucoup plus tourmenté, violemment possédé… Un clip à revoir en rentrant pour en capter les nuances, je vous laisse le découvrir, activez la HD, le plein écran, vissez un casque sur vos oreilles mais… “Attention chanson efficace”… elle se grave dans la tête !

Sur ces images hantées, je m’éclipse, avec mes nattes et des plumes aux oreilles.

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Dahlia recto verso au Jardin des Plantes

14 October 2012
par myël
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Dix clichés de saison

L'enchanteur et sa tarte aux pommes amandes

L'enchanteur et sa tarte aux pommes amandes

Je n’avais pas envie de les mettre en petit, je voulais qu’elles prennent tout l’écran. Qu’en cliquant dessus ce soit à peine plus grand.

Images d’automne, clichées. Sucrées. Ensoleillées. Rien à voir avec le brouillard qui m’a réveillée ce matin, comme si le jour n’allait jamais monter. Comme s’il boudait dans une couverture grise, et brumeuse de novembre avant l’heure.

Ce soir le rayon de soleil passant sur ma bouteille a duré deux minutes. C’est pas comme ça qu’on peut apprécier la saison…

Dahlia recto verso au Jardin des Plantes

Dahlia recto verso au Jardin des Plantes

Pull rouge tricoté par mamie au soleil couchant

Pull rouge tricoté par mamie au soleil couchant

Salade de fruits touche d'automne : pomme, banane, figue, amandes

Salade de fruits touche d'automne : pomme, banane, figue, amandes

Tartine purée de butternut et châtaignes

Tartine purée de butternut et châtaignes

Les cygnes noirs du Parc Montsouris

Les cygnes noirs du Parc Montsouris

Cookie gourmand chez Tea Thé Tcha, Paris 13ème

Cookie gourmand chez Tea Thé Tcha, Paris 13ème

Scones tout chauds chez Tea Thé Tcha, Paris 13ème

Scones tout chauds chez Tea Thé Tcha, Paris 13ème

Deux minutes de soleil sur ma Cristaline

Deux minutes de soleil sur ma Cristaline

Coucher de soleil entre grues et nuages, Paris

Coucher de soleil entre grues et nuages, Paris

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Dark Thoughts by Nikki Chicoine

29 September 2012
par myël
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Premier vent d’automne

Tous les ans je pourrais faire un roman d’automne. C’est une saison qui me fait trébucher, sur les racines des arbres rougissants, tanguer, me rattraper aux branches et m’asseoir sur un banc. Fascinée, impatiente des trouvailles, comme une veille de rentrée.

Au Jardin des Plantes dans mon pull, j’écoute les passants, très italiens ; remonte le souvenir de fin septembre dernier où c’était en manches courtes que la nuit avancée je rentrais sans trembler. De pas si loin de là.

L’automne révèle, tombent les feuilles, les angoisses. Glissent les audaces. Perlent les folies douces.

L’automne est à mes yeux comme la lumière juste avant le couchant, qui durerait longtemps.

Cherchons une place au soleil…

Dark Thoughts by Nikki Chicoine

* picture by the great Nikki Chicoine

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Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 05

15 September 2012
par myël
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Eiffel à La Flèche d’Or

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 10

Oui je débute par une photo de la fin du concert, pour illustrer l’état dans lequel tout le monde s’en est sorti. Le groupe autant que le public. Imaginez danser dans un sauna pendant plus de deux heures… Voilà. Exactement ça.

Pourtant ç’avait commencé calme avec Andy Burrows, mais la chaleur était montante depuis l’attente, et renforcée quand ce fut le tour du groupe que la plupart attendait.

Andy Burrows à La Flèche d'Or, Paris

Andy Burrows à La Flèche d'Or, Paris

Baptême de concert “parisien” d’Eiffel, lundi dernier à la Flèche d’Or, après les avoir suivi dans les petites salles du Nord, adolescente. De la Boîte à Musiques où j’avais vu de la lumière, à la tournée solo de Romain Humeau en 2005, après laquelle je ne saurais trop dire pourquoi j’avais un peu lâché L’affaire… Captant les albums sans replonger dans le live. Ignorant même le succès d’A tout moment, tellement je regardais ailleurs, ou j’avais juste Les yeux fermés…

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 02  Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 03

La tension du nouvel opus est montée depuis le printemps. Regain d’attention, bon timing, même si les concerts de la pré-tournée furent plus vite complets que je n’aurais pu imaginer… au point de presque désirer un revival de Spa, retenu par un soupçon de raison.

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 04

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 05

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 06

Début septembre, l’écoute de Foule Monstre m’a repiquée d’un regain d’énergie. Libre, Milliardaire, Chanson trouée, Chamade, Chaos of myself et les autres n’ont plus cessé de se mélanger pour hanter ma tête. Même que d’habiles rappels les mêlent aux refrains d’autres plus anciennes. Surtout depuis lundi où comme la Foule j’étais ravie d’entendre Sombre, Dispersés, Inverse moi, Il pleut des cordes… J’ai presque senti pousser 12 centimètres de semelles à mes pieds, presque dix ans tomber quand les confettis ont volé  sur Hype !

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 07

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 08

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 09

Eiffel à La Flèche d'Or, Paris - 01 Playlist

Ils sont retombés sur nos peaux glissantes, collantes, et s’y sont accrochés même si c’était la fin. De ce sauna-rock explosif, de ce test de survie en milieu surchauffé. J’en suis sortie comme libérée, comme une adolescente, ayant halluciné le groupe dont les membres pérennes semblaient n’avoir pas pris une ride. Mais c’était bien réel, les vidéos le prouvent, les photos en témoignent. Un confetti souvenir en gage matériel.

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Gaëlle Boissonnard

8 September 2012
par myël
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Les yeux qui brillent

Sans les trains, les mots roulent moins bien. Ou c’est une impression. Ou c’est le bruit du “vrai” clavier qui perturbe mes envies. Ou c’est surtout le fait de n’avoir pas écrit, de suite, la liste des bonheurs des dix jours dépassés qui m’inquiète et m’a exhorté, à créer un monde parallèle :

Les yeux qui brillent

Un lieu simple et léger, où graver des sourires sans chercher des questions, le pourquoi du comme ça, l’impact des comètes sur l’aile d’un papillon. Ce que je fais très fort ici.

Sauf que je n’ai pas pu y mettre, force de l’instant’ané, les joies donc des dix jours derniers. Elles méritent pourtant, au moins, une liste de de mémoire.

Gaëlle Boissonnard

Gaëlle Boissonnard

* Les tartines entre copines avec celle en escale depuis le bout du monde
* Trouver “Passer la frontière” d’Eté 67 à 8€ chez O’CD, avec la caissière qui ravive le souvenir d’une carte de fidélité
* S’étonner d’avoir croisé dans leurs rayons un album de Resistenz
* La très belle carte postale illustrée par Gaëlle Boissonnard enfin retrouvée chez la Sorcière verte
* Les senteurs “vacances” des trouvailles : monoï Hei Poa et beurre corporel à la coco chez The Body Shop
* Avoir mal aux pieds au point de presque s’acheter des chaussures (pas une joie, mais à noter)
* Un bain des heures durant dans une baignoire de taille, les cheveux monoïés, la peau douce en sortant
* L’imprévue soirée corsaire du vendredi, à la fraise, à la mangue
* Les heures de papote entre cousines qu’on a pas souvent l’occasion de vivre, la braderie de Lille en bonus
* Décollage à des dizaines de mètres le ventre vide ou presque
* Dîner à six avec dans chaque assiette de quoi nourrir l’ensemble
* Les aller-retours multipliés comme par magie alors qu’on est dimanche, histoire de ne pas reposer ses pieds
* Les heures de papote entre cousines qu’on multiplie sans les voir, à se montrer nos souplesses jusqu’à si peu dormir
* Déjeuner en douceur et toute simplicité
* Attraper un billet de TGV le jour même du retour, avec la crainte éphémère de finir tardive autour d’Arras
* Rentrer chez soi avec les papillons au ventre à l’approche de la bonne station
* Dépasser les doutes et décider d’avancer, même sans direction.

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Barjavel - Le voyageur imprudent

28 August 2012
par myël
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Le voyageur imprudent

Je n’avais pas lu un livre d’une traite depuis quelques temps, ou bien pour m’en débarrasser lassée d’avance comme les derniers Nothomb. Evidemment le semi torticoli n’aidait pas, à faire autre chose de mon dimanche… mais j’ai été toute absorbée à ce roman qu’il m’en fallait la fin. Et quelle fin.

J’ai rencontré Barjavel au lycée, je ne sais plus bien dans quel ordre : La nuit des temps, Le grand secret, et surtout Ravage. Ce dernier s’est inscrit en moi comme une évidence, et il fait partie des rares livres dont je me souviens des années après les avoir lus.

Barjavel - Le voyageur imprudent

Barjavel - Le voyageur imprudent

Le voyageur imprudent réalise quelques parallèles avec Ravage, qui a été écrit en premier ; raison pour laquelle je conseillerai de les découvrir dans l’ordre, pour que la rencontre soit intacte.

Ici Barjavel décortique les questions du voyage dans le temps, imaginant les conséquences, les risques, les tentations, les paradoxes… Il fait envoyer son personnage principal jusqu’à très loin dans le futur pour y voir le destin de la Terre et de l’Humanité.

Au-delà du dépaysement qu’amènent les différents voyages, ce sont surtout ces questions de destin, de fatalité, du rôle de chacun dans un but qui nous dépasse que j’ai ressenti à travers ce récit.

Mon favori ne changera pas, je relirai à l’occasion les deux autres connaissances, et surtout je découvrirai les autres livres de cet auteur à la prochaine occasion !

Une (longue) citation et demi pour la route, jamais représentative du livre en son ensemble, mais qui a pris place sur mon moleskine, et une autre toute mignonne  :

“Chez les bourgeois et chez les misérables, il retrouvait la même immense fatigue. Hommes et femmes, du même geste las, éteignaient la dernière lampe, et s’étalaient dans la nuit.
La résignation au gagne-pain, à la richesse, à la misère, aux jours perdus, au temps trop court, aux espoirs vagues, aux femmes, aux maris, aux patrons, aux plaisirs, à la peine, écrasait de son poids ces millions de corps allongés, qui ronflaient, grinçaient, gémissaient, se recroquevillaient, se détendaient en poses grotesques, sans parvenir à trouver pour une seconde, la paix.”
“… le visage paisible d’un enfant. Il s’attardait sur ce miracle, se demandait comment une si belle promesse pouvait pareillement faillir.”  p.78

“Ses yeux noirs, si grands, si rayonnants, semblaient à Saint-Menoux moins faits pour voir que pour être contemplés.” p.135

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25 August 2012
par myël
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Avancer sur les doigts d’une main

Les prétextes à sortir sont bien moins variés que nombreux, il était donc histoire d’un aller simple vers Lille et d’un photomaton. Quand j’ai de nouveau perdu pied. 

Attendant le premier, dix personnes devant moi, j’ai détourné par les rayons de la Fnac, Italie 2, Paris c’est pas loin de chez moi. Je n’avais pas de but et j’observais les gens, les livres qui croisaient mon regard, j’happais des bribes de discussions les oreilles déguisées d’écouteurs débranchés. Je n’avais pas de but, j’attendais autre chose.

Je me suis demandée ce qui me renversait, ce qui comptait vraiment ; voyant l’intérêt des passants pour ces tablettes, mangas, romans… Evidemment la question sentait fort le piège : ne me renverse-t-elle pas elle-même ? Pas plus que la réponse. Ou la difficulté de trouver des réponses.

J’ai mis dans la balance les sentiments, leur fulgurance. Les sensations de fuite qui retombent sur leurs pieds. Les tourbillons de mots. Les instants électriques. Se poser des questions. Ne pas trop oublier.

Rien de concret ? Si peu. Mes proches évidemment, quelques livres importants, des babioles en cartons, des lieux, mais c’est si lié à la mémoire…

daydreams, nikki chicoine.

*

Je ne sais pas choisir, j’ai des passions multiples mais rien de renversant. Tout m’intéresserait quand l’humeur s’y prête. Rien ne vaudrait la peine de s’y jeter à l’eau, dis-je quand j’en ai trop sur le dos. Rien ne vaudrait la peine d’en vivre. Tout est si attaché, à un milieu, des codes, méthodes… sauf à rester chez soi et ne pas avancer.

Je ne vois pas d’espace où me sentir à l’aise. Et je sais tout autant que je m’adapterais dans toutes les boites carrées, jusqu’à en étouffer.

La file d’attente s’est écourtée, le photomaton m’aurait dévorée, bref je suis rentrée en chantant, marchant sur les deux pieds avec la sensation d’écraser mes racines.

C’est comme si j’étais toujours une enfant croyant au prince charmant, croyant à l’évidence, non pas amoureuse mais pour tout le reste. Le travail, les passions. Ça me tuerait qu’adulte on n’ait plus droit à ça, sachant que j’ai connu plusieurs fois ces virages, en chemin, le panneau clignotant “ta voie pour cette année c’est de ce coté là”. Est-ce justement ce fait de ne plus raisonner de septembre à juillet ? De ne plus avoir l’échéance implacable, du choix de la suite juste avant l’été ? De se dire celui-là si j’y vais c’est pour toute la vie, qui fait n’aller nulle part ? Qui fait reculer le déclic toujours dans les parages mais jamais sous mes doigts ? Qui fait n’allumer jamais franchement la lumière ?

Je suis nue, sans confiance, avec ce sentiment partagé de gâcher, d’être extrêmement capable et de n’en faire incroyablement rien. D’avancer sur les doigts d’une main parce que ça fait plus mal et qu’on ira moins loin.

J’enrage, étouffe, trépigne, angoisse du vide en soi.
Dérangée mais consciente, je m’en mords par avance les doigts.

* image : daydreams, Nikki Chicoine

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Impossible things, by SuperPipo

16 August 2012
par myël
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L’été russe

J’étais sans mots, même dans le train, le carnet trop loin du stylo ; le clavier préférant la musique en boucle, à ces mots. Et je suis toujours sans images, rageant contre olympus qui tient mon capteur en otage…

Avec lui j’aurais pu figer les sommets d’août, de l’été radieux pour les yeux entre les paysages champêtres, un spectacle de rêve, la peau qui m’interpelle et même Arras by night, bien que ce soir dernier j’aurais marché trop vite pour le moindre cliché.

Sauf que la vue ne fait pas tout. Sauf qu’à “Et toi comment ça va ?”, j’ai envie de répondre “Des hauts, des bas, des hauts, des bas… un grand vide au milieu”. La bienséance m’impose un… non, non rien ne s’impose : je soupire et souris, je préfère parler du moment présent.

Impossible things, by SuperPipo

{ Impossible things / ”What is possible and impossible is up to you.” / by SuperPipo }

Je suis sans doute à contretemps, sur un ouvrage instable. Le corps désaccordé. Les sensations cahotent. Quand j’enthousiasme, les freins m’écrasent ; je lâche tout au mauvais moment ; et quand j’attrape la corde pour me sortir de là, elle s’effriterait déjà…

J’aime ça les montagnes russes, les chatouilles dans le ventre, impatienter la chute, ne pas crier, bien s’accrocher. Mais j’aime encore plus le moment où l’on pose pied à terre en descendant, tremblant encore un peu, soulagée, décoiffée, rassurée d’être encore en vie.

Sauf qu’aujourd’hui je suis encore dedans, suspendue au milieu, sans idée du sens de la marche de ce foutu manège en panne. J’en ai mal aux épaules, ça dure bien trop longtemps.

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lost

30 July 2012
par myël
9 commentaires

Need a project

C’est un réflexe, rassurant, quand je ne sais plus où aller je fais des listes, automatiques. Quand je ne sais plus ce que j’aime, ce que je veux, je range des mots dans des cases vertes et rouges, parfois même j’hésite et je les mets dans les deux, parfois même je me trompe. Mais ça fait quelque chose où s’accrocher.

Cette liste risque d’être aussi longue que je suis perdue.

lostImage d’Adam Raasalhague

J’aime les cartes, je l’ai dit sans réfléchir tout à l’heure et c’était vrai. J’aime lire les index des cartes. Tous les noms des rues de ma ville. Toutes les villes et villages de la carte de France dans la voiture sur la route des vacances. J’aime être étonnée de ces noms, jouer à les associer, à les retenir. J’aime les panneaux, les tracés des lignes de métro, de bus, de tramway, je lis le nom de toutes les stations quand je monte jusqu’à les connaître par coeur, même si je les connais par coeur, surtout si je les connais par coeur. C’est rassurant de savoir la réalité inscrite autour de mes états instables.

J’aime la lumière de l’aube et celle du crépuscule, j’aime les soirées d’été quand cette lumière dure très longtemps. J’aime m’asseoir sur le dernier coin de soleil d’une pièce, d’un parc. Je ne supporte pas la pression avant l’orage, et les températures au-dessus de vingt-cinq. Avec ma soeur petites dans le jardin, on remplissait des caisses en plastique d’un fond d’eau fraîche ça faisait des piscines pour pieds. J’aime encore à le faire dans une bassine sur le parquet, sans déborder juste pour souffler quand l’air devient trop chaud.

J’aime dégrossir les choses, avoir une idée puis la développer, partir dans tous les sens et dans tous les élans de créativité, préparer, bâtir des plans détaillés d’inspirations plus ou moins sérieuses, creuser. J’aime les détails, centrer les choses au pixel près, choisir la couleur idéale pendant des heures. J’aime le moment, la bascule où les choses deviennent claires et apparaissent telles que je les avaient souhaitées sans le savoir. Je n’aime pas les étapes intermédiaires, surtout quand elles impliquent d’y impliquer d’autres personnes. Mais j’aime me dédoubler quand je rédige le contenu d’un dossier, d’une dissertation : un mode automatique pour écrire, un oeil ravi de voir les choses se faire d’elles-mêmes. C’est transposable à de nombreuses activités. Je n’aime pas mettre le point final sans le sentiment qui l’accompagne.

J’aime relever les coïncidences, les choses insignifiantes qui deviennent importantes quand elles semblent liées. Quand la vie raconte une histoire.

J’aime le son du piano. Moins le son synthétique sortant du casque branché au clavier. Quand j’avais un vrai piano j’adorais, tenir enfoncée la pédale celle qui prolonge les notes quand je faisais mes gammes jusqu’à m’envelopper dans un brouillard sonore. C’est un peu ce que  je fais quand j’en écris des tonnes sans but.

J’aime quand après quelques films ou épisodes de séries en version originale, mes pensées jonglent entre les langues. I need a project. J’aime rêver dans d’autres langues, j’aime rêver avec des mots et du texte, j’aime surtout me souvenir d’une formule précise sortie d’un rêve. Je suis persuadée que les rêves lucides valent mieux qu’une psychanalyse. Les blogs aussi.

J’aime travailler pour les gens qui savent ce qu’ils veulent. Ou qui n’en savent tellement rien qu’ils me laisseront libre. J’aime les tâches qui paraissent insurmontables, disproportionner l’objectif et les moyens, m’attacher aux détails sans voir le fond. J’aime pas donner des exemples pour toutes mes manies. J’aime quand les idées naissent d’une discussion déraisonnée.

J’aime la nuit. Les villes la nuit, les aires d’autoroutes la nuit, les abords des villages les nuits d’été, les plages la nuit, les trains de nuit, écrire la nuit.

J’aime le thé à la menthe. Les desserts au café. J’aime pas faire des listes en colonnes. J’aime l’odeur du bois pyrogravé. Je n’aime pas qu’on soit dans mon dos. Sauf quand je tourne le dos. J’aime prendre les problèmes à l’envers, je n’aime pas qu’on observe mon mode de faire. Ça angoisse à long terme ma liberté. J’aime faire des listes en colonnes quand elles sont dans un carnet, ça remplit les lignes bien plus vite. J’aime tout et son contraire.

J’aime les photographies. Elles apaisent mes angoisses à base d’erreurs dans la mémoire. Je n’aime pas regretter les moments non photographiés, quand je n’ose pas prendre les gens en photo, quand je n’ose pas me laisser capturer aussi.

Je n’aime pas tant les listes, car elles n’ont pas de fin, c’est ce qui me plait aussi. S’arrêter non pas quand c’est terminé, mais quand autre chose attire l’attention.

J’aime les idées qui se fraient un chemin, inclassable, entre les listes.

La musique classique détourne, apaise ; sommeillent un moment mes angoisses.

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22 July 2012
by myël
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“Nous ne sommes pas un corps, nous en sommes l’impatience.”

Jean-Louis Schefer, cité par Nadine Vasseur dans Les incertitudes du corps : De métamorphoses en transformations.

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Clous d'oreilles La Mandragore, Bague Bird on the wire

19 July 2012
par myël
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Bijoux fétiches de -pas si- grande fille

J’étais pas une fille à bijoux, je ne suis toujours pas une vraie fille à bijoux. Ça veut dire : je n’ai pas le réflexe accessoires, ma boite à thé reconvertie a beau être bien remplie, je n’ose compter les babioles jamais ou juste une fois sorties.

J’ai un collier fétiche. Une chaîne en argent fine sur laquelle s’enfile une fée dénichée à Biarritz, souvenir de vacances.

J’avais des boucles d’oreilles fétiches. Une danseuse de chaque côté qui se balançait, jusqu’à ce que l’une se fatigue et décroche. Souvenirs des premières Francofolies de Spa, je n’ai jamais retrouvé leur pareil.

Quand Maman m’a soufflé l’idée, de choisir de nouveaux bijoux comme beau cadeau d’anniversaire, c’était pas chasse gagnée. J’ai profité des sorties soldes où mon butin réduit se résumerait en deux mots clés : lingerie – blanc. Même une guêpière. Et même des bas. Mais j’ai trouvé aussi les bijoux désirés.

Clous d'oreilles La Mandragore, Bague Bird on the wire

Clous d'oreilles La Mandragore, Bague Bird on the wire

Premier choix à La Mandragore, celle du 6ème. Des plumes pour mes oreilles. Et des papillons finement dessinés. Ça donne le ton : de la légèreté, de l’argenté (toujours), du facile à porter.

Deuxième craquage à l’autre Mandragore, celle du 11ème, en passant par là par hasard et juste avant l’averse diluvienne mémorable de l’article précédent. Un collier mi-cercle mi-double-papillon, pour rester dans le ton. J’ai été totalement séduite par cette asymétrie, pouvoir porter les papillons dans le cou, sur la poitrine, où ils voudront, pouvoir aussi accrocher une peut-être future trouvaille sur ce cercle sans nom.

Tout près je suis entrée chez Bird on the wire, avec le désir d’essayer leur bague plume enroulée, sauf qu’en vrai sur mon doigt c’était moins joli que posé sur leur comptoir, on ne voit plus la plume entière ce qui est logique mais dommage. Je l’ai rendue pour quand j’aurai des doigts de verre et j’en ai pris une autre, qui reste très nature, qui reste enroulée, qui reste ajustable et qui me va très bien.

Collier La Mandragore, bracelet L'Usine Roubaix

Collier La Mandragore, bracelet L'Usine Roubaix

J’ai appelé Maman pour lui dire mes trouvailles, gardées au chaud dans une jolie pochette offerte par la Mandragore 2, jusqu’au repas d’anniversaire où j’ai pu les en déballer.

Vous noterez, comme Maman, que mes achats furent incomplets. Je n’avais pas trouvé de bracelet assorti, celui-là c’est elle qui me l’a choisi. Près de Lille et sans mon regard, surprise de plus, il complète parfaitement la parure.

Bon je vous le confie. Je ne porte jamais tout d’un coup. Je module le nombre de papillons sur ma tenue, et ma fée ne s’est pas éclipsée pour toujours. Mais déjà j’ai le réflexe du pouce cherchant sur l’annulaire, droit, la bague quand mon inattention l’éloigne de mon doigt.

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14 July 2012
by myël
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Calligraphie des rêves  “En même temps, il suspend dans le vide un regard si subitement lointain et stupéfait que brusquement il n’a plus l’air d’être la même personne.”

Juan Marsé, Calligraphie des rêves

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Free Piano, Parc Montsouris

7 July 2012
par myël
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Play me I’m yours

Je ne fais pas que lire ces derniers temps, loin de là même, mais l’envie d’écrire se fait moins urgente, alors les jours passent et tout finit en un post sans ordonnance…

J’ai conquis ce jour l’alter ego ivoire de ma lingerie démoniaque de novembre ; malgré ses airs angéliques donc, il m’attribue le même indécent décolleté que son frère bleu nocturne, passons, passons…

Ma nouvelle pilule a un joli p’tit nom, semble parfaitement marketée, packagée, je compte sur elle, vraiment.

Déluge à Paris en juillet

Le déluge de cet après-midi, 6 juillet 2012

A chaque fois que tombe un déluge, ce qui à Paris se multiplie avec l’été (= alternance entre une heure de juillet, vingt minutes de mars, une…), je ne songe plus à la chanson mais mes pensées se portent vers le free-piano du parc Montsouris. Le pauvre petit fut impraticable à ma première visite, il avait pris une douche ce qui avait décollé le blanc des touches et fait gonfler le bois… A la contre-visite, sur la route d’une balade entre princesses, il semblait se porter à de nouvelles merveilles vu ce qu’un jeune homme lui faisait chanter.

Free Piano, Parc Montsouris

Ce largage de pianos criant “Play me I’m yours” n’a fait que gonfler mes envies “de m’y remettre”. Sachant que j’ai stoppé les cours l’année de mes douze ans (mémoire, mémoire, dis-moi si tu m’es fiable…). Sachant que j’en ai vingt-quatre depuis peu. Vous voyez le gouffre ? Sur un quarante-neuf touches de fortune, synthé branché sur un mini pc, avec des partitions en pdf, j’ai repris doucement la main…

Et l’oreille en m’efforçant de reproduire des mélodies, accords, accompagnements rien qu’à l’écoute. Avec la fierté de tomber juste en persévérant. Bref le gouffre j’ai sauté dedans.

Je repense à mon tout dernier professeur de solfège, qui nous contait quand on était largués une métaphore piscinale dont j’oubliai bien vite les mots exacts, mais il était question d’avoir toujours la tête sous l’eau, d’augmenter le niveau sans cesse pour ne jamais avoir le sentiment de réussir les exercices en cours, mais ainsi dès qu’on reprenait une épreuve du passé, elle devenait facile. C’est une idée qui m’est toujours restée…

Ce qui ne m’empêche pas de terminer en vrac : par deux soirs la lune m’a interpellée par son éclat, on a dîné dans un wagon-restaurant, l’averse de cet après-midi avait des airs de fin du monde, ai-je pensé en même temps que la vendeuse de la Mandragore qui servit d’abri, un article “nouveaux bijoux” est d’ailleurs à venir…

Arc-en-ciel par delà le périphérique, Paris

Sur ce, filons à Lille pour les fêter, ces vingt-quatre ans !

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